Dans les premiers temps du cinéma, les spectateurs étaient habitués aux films en noir et blanc. Pourtant, dès 1895, le procédé de colorisation existait déjà grâce à des techniques manuelles, comme le coloriage au pochoir ou la teinture par trempage des bobines.
Malgré cela, il faudra attendre plusieurs années pour que la couleur devienne une caractéristique majeure du septième art.
Invention du procédé de trichromie et premières expérimentations
Le principe de la trichromie fut développé par deux scientifiques français, Charles Cros et Louis Ducos du Hauron, dans les années 1860. Ce système permettait de reconstituer toutes les couleurs grâce à trois images superposées capturées sur des plaques photographiques à travers des filtres rouge, vert et bleu.
Attendons quelques années jusqu’à ce qu’en 1909, le Cinématographe Keller-Dorian invente un procédé dit “bélinographique” qui, basé sur le principe de la trichromie, fut le premier à produire des films en couleurs.
Les premiers pas du Technicolor
C’est au début des années 1920 que la société américaine Technicolor lança sa première version de procédé couleur reposant sur la trichromie. Ce développement permit aux spectateurs d’admirer les films avec des couleurs plus vives et naturelles qu’auparavant.
Initialement, le procédé Technicolor utilisait seulement deux couleurs, le rouge-orange et le vert-bleu. Dès lors, on parle de “Technicolor bichrome” pour désigner les films réalisés grâce à cette méthode. En découle notamment un film emblème de ce procédé, “The Toll of the Sea” (1922), qui est considéré comme étant le premier long métrage en couleur.
Cependant, pour savoir à partir de quand peut-on voir des films utilisant le principe de la trichromie, il convient de s’intéresser aux avancées successives dans l’utilisation de la trichromie, particulièrement avec le “Technicolor trichrome”. L’introduction du Technicolor trichrome marqua une étape majeure dans l’évolution des couleurs au cinéma. Cette technologie atteint véritablement son apogée au milieu des années 1930.
L’âge d’or du Technicolor trichrome
La période 1935-1960 représente l’âge d’or des films en technicolor trichrome. En effet, des films iconiques comme “Le Magicien d’Oz” (1939) et “Autant en emporte le vent” (1939), et autres productions de Walt Disney tels que “Blanche-Neige et les Sept Nains” (1937) et “Cendrillon” (1950) ont marqué cette époque et ont contribué à populariser l’usage de la couleur au cinéma.
L’évolution du procédé Technicolor
Au fil des années et des avancées technologiques, le principe de la trichromie ne cesse de s’améliorer pour offrir une qualité d’image toujours plus impressionnante.
Plusieurs autres procédés de couleurs voient le jour simultanément, dont certains utilisent également la trichromie, comme l’Aga Color ou encore Eastmancolor développé par Kodak.
Vers un déclin de la trichromie dans le cinéma ?
Peut-on dire qu’à partir d’un certain moment, il n’est plus possible de voir des films utilisant le principe de la trichromie ? La réponse est non.
En effet, même si le procédé Technicolor a été abandonné au profit d’autres techniques telles que l’Eastmancolor dès les années 1960, la trichromie demeure une méthode essentielle pour donner vie aux images sur grand écran.
La trichromie à l’ère du numérique
Aujourd’hui, avec la démocratisation des caméras numériques et des logiciels de retouche d’images, la trichromie reste profondément ancrée dans les techniques de rendu des couleurs au cinéma.
Par exemple, les capteurs CCD ou CMOS utilisés dans la plupart des appareils photo et caméras numériques capturent des informations sur les couleurs en fonction de principes similaires à ceux de la trichromie.
Conclusion
Ainsi, si l’on se demande à partir de quand peut-on voir des films utilisant le principe de la trichromie, il apparaît que la réponse est multiple.
La trichromie a connu ses débuts timides dès 1909, avant de s’affirmer comme une véritable révolution technologique avec l’introduction du Technicolor trichrome dans les années 1930.
Dès lors, elle n’a cessé d’évoluer pour s’imposer comme un élément incontournable du cinéma et de la photographie.
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