Pourquoi Olena s'appelle Zelenska et non Zelensky : une question de linguistique et de culture
Pourquoi Olena s'appelle Zelenska et non Zelensky : une question de linguistique et de culture

Pourquoi Olena s’appelle Zelenska et non Zelensky : une question de linguistique et de culture

La différence entre les noms de famille “Zelenska” et “Zelensky” peut sembler anodine, mais il s’agit en réalité d’une particularité linguistique et culturelle qui vaut la peine d’être explorée. En effet, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est souvent sous les feux des projecteurs, sa femme Olena est également concernée par cette confusion autour de leur nom de famille. Pourquoi porte-t-elle donc le nom de “Zelenska” tandis que son époux est appelé “Zelensky” ?

Une différence liée à la langue et à la culture slaves

Tout d’abord, il convient de rappeler que l’ukrainien est une langue slave faisant partie du groupe des langues indo-européennes. À ce titre, elle partage certaines caractéristiques communes avec d’autres langues slaves, telles que le russe ou le polonais. Parmi ces spécificités, on trouve notamment la différenciation des noms de famille selon le genre du porteur.

Les terminaisons des noms propres en ukrainien

Ainsi, les patronymes ukrainiens varient sensiblement entre hommes et femmes, et cette différenciation se matérialise principalement au niveau de la terminaison. Un homme dont le nom de famille se termine par -y pourrait ainsi avoir une épouse dont le patronyme se finit par -a. C’est le cas de Volodymyr Zelensky et Olena Zelenska : bien qu’ils portent le même nom de famille à la base, la terminaison varie en fonction du genre.

Une question de déclinaison en langue slave

Bien que cela puisse paraître étrange pour les locuteurs non-slaves, il est important de comprendre que cet usage trouve ses racines dans la structure même des langues slaves. En effet, ces langues possèdent un système de déclinaisons qui permet d’accorder les noms propres et communs selon leur genre, leur nombre et leur fonctionnement au sein de la phrase.

  1. La terminaison -y pour les hommes : Dans le cas de Volodymyr Zelensky, son nom de famille se termine donc par -y, ce qui indique que c’est un homme. En russe ou en polonais, on retrouve également cette terminaison spécifique aux noms masculins.
  2. La terminaison -a pour les femmes : À l’inverse, les noms propres féminins ont généralement une terminaison en -a dans les langues slaves orientales telles que l’ukrainien. Cela explique donc que le nom de famille d’Olena soit “Zelenska” et non “Zelensky”.

Exemples similaires dans d’autres cultures et pays slaves

L’Ukraine n’est pas le seul pays où cette différenciation des noms de famille entre hommes et femmes est courante. On retrouve en effet des situations similaires dans de nombreux autres pays slaves, avec quelques variations selon les langues et les traditions locales.

En Russie

La langue russe, elle aussi, prend en compte le genre dans la construction des noms de famille. Ainsi, un homme portera généralement un patronyme se terminant par -ov ou -in, tandis que son épouse aura un nom de famille finissant par -ova ou -ina. Par exemple, “Ivan Petrov” pour le mari et “Maria Petrova” pour la femme.

Dans les pays slaves du sud

Pour les langues serbe, croate et bulgare, ce système de déclinaison est également d’usage. En revanche, on s’y retrouve plus souvent avec un -ić masculin qui donne lieu à un -ića féminin pour les femmes mariées.

Cela permet aux locuteurs de ces langues de savoir immédiatement quel est le genre de la personne dont on parle, simplement en écoutant leur nom de famille.

L’impact médiatique de cette différenciation

Cette spécificité linguistique peut engendrer une certaine confusion lorsqu’il s’agit de relayer ces noms de famille à l’étranger, notamment dans des articles ou reportages où plusieurs personnes portent des versions différentes du même patronyme. C’est ainsi que certains médias peuvent avoir tendance à simplifier ou standardiser des noms de famille afin de faciliter la compréhension du public non-slave.

Des adaptations dans les traductions

Néanmoins, dans les traductions fiables et sérieuses, cette différence de terminaison est généralement respectée et préservée. En effet, il importe de refléter au mieux la réalité linguistique et culturelle du pays d’origine, et d’éviter de gommer des éléments porteurs de sens et d’histoire.

Bien que cet usage linguistique puisse surprendre les locuteurs non-slaves, la différenciation des noms de famille entre hommes et femmes est une véritable spécificité culturelle et historique dans de nombreux pays slaves, dont l’Ukraine. S’intéresser à ces particularités permet donc non seulement d’accroître ses connaissances en matière de langues et de culture, mais également de développer sa compréhension et son respect pour des traditions ancestrales qu’il convient de préserver.