“Pierrot le Fou” est un film français de 1965 réalisé par Jean-Luc Godard. L’histoire tourne autour de Ferdinand Griffon, un homme désillusionné par sa vie, qui quitte sa femme et ses enfants pour fuir avec Marianne, une ancienne flamme impliquée dans un complot politique dangereux. Mais comment se termine le film Pierrot le Fou ? Voici une explication de la fin du film.
Attention, ce qui suit contient des spoilers majeurs.
Comment se termine le film Pierrot le Fou
Le film “Pierrot le Fou” se termine de manière dramatique et symbolique. Après une série de péripéties, Ferdinand, alias Pierrot, se retrouve trahi par Marianne, qui s’enfuit avec son vrai petit ami, Fred, après avoir manipulé Ferdinand pour obtenir une valise pleine d’argent.
Ferdinand les poursuit, les rattrape et parvient à les tuer tous les deux. Ensuite, dans un geste de désespoir et peut-être de réalisation, Ferdinand se peint le visage en bleu et s’attache des bâtons de dynamite rouges et jaunes à la tête.
Il regrette son geste à la dernière seconde et tente d’éteindre la mèche, mais il échoue et se fait exploser. Cette fin choquante symbolise probablement l’implosion émotionnelle de Ferdinand et son ultime rejet de la société qui l’a trahi.
Explication de la fin
La fin de “Pierrot le Fou” est riche en symbolisme et ouverte à l’interprétation. La décision de Ferdinand de se peindre le visage en bleu et de s’attacher des bâtons de dynamite peut être vue comme un acte de rébellion ultime contre sa vie conventionnelle et les trahisons qu’il a subies. Sa tentative de stopper la mèche à la dernière seconde suggère un regret ou une hésitation, mais l’explosion finale indique une fin tragique et irréversible à son parcours.
Cette fin peut être interprétée de diverses manières. D’un côté, elle symbolise peut-être l’auto-destruction inévitable de Ferdinand due à ses choix de vie et ses idéaux romantiques incompatibles avec la réalité. D’un autre côté, l’acte final peut être vu comme un rejet radical de la société et de ses normes, Ferdinand choisissant la mort plutôt que de se conformer à un monde qu’il ne reconnaît plus. Le choix de se peindre le visage en bleu et de s’attacher des bâtons de dynamite de couleurs vives reflète peut-être un dernier acte de résistance artistique et personnelle, transformant sa mort en une œuvre d’art tragique.
La fin du film soulève des questions sur la liberté, l’identité, l’amour, la trahison et la recherche de sens dans une société aliénante. Comme beaucoup d’œuvres de la Nouvelle Vague, “Pierrot le Fou” laisse au spectateur une large marge d’interprétation, invitant à une réflexion personnelle sur les thèmes abordés tout au long du film.
Pierrot le Fou : résumé complet et détaillé
“Pierrot le Fou” est un film français réalisé par Jean-Luc Godard et sorti en 1965. Ce film est souvent considéré comme un des chefs-d’œuvre de la Nouvelle Vague, un mouvement cinématographique français qui a révolutionné la narration et la mise en scène dans les années 60.
Le film débute avec Ferdinand Griffon, surnommé Pierrot, interprété par Jean-Paul Belmondo. Pierrot est un homme désabusé par sa vie bourgeoise à Paris, marié et père de famille, mais qui ressent un vide intérieur profond. Lors d’une soirée chez des amis, il retrouve Marianne Renoir, jouée par Anna Karina, qui est la baby-sitter de ses enfants et également son ancienne amante.
Poussé par l’ennui et la quête d’un sens à sa vie, Pierrot décide de fuir Paris avec Marianne. Ils embarquent dans une aventure imprévisible à travers la France, emportant avec eux une voiture volée remplie d’armes et de dynamite que Marianne devait remettre à des gangsters.
Leur périple est marqué par des moments de joie pure, de poésie, mais aussi de violence et de trahison. Le film utilise de manière innovante le montage, la couleur, et brise souvent le quatrième mur, avec des personnages s’adressant directement au public ou commentant l’action.
Au fil de leur fuite, ils sont poursuivis non seulement par les gangsters, mais aussi par la police et un étrange individu nommé Samuel Fuller (clin d’œil au réalisateur américain). Les deux amants mènent une vie de bohème, réalisant des actes de banditisme pour subsister et se retrouvant dans des situations à la fois comiques et tragiques.
Le film explore des thèmes comme la liberté, l’amour, l’ennui de la vie moderne, et la recherche d’authenticité. Pierrot, avec sa soif de liberté et son rejet des conventions sociales, incarne le “fou” romantique, tandis que Marianne représente à la fois la muse et la figure de la trahison.
La conclusion du film est tragique. Après une série de trahisons, Pierrot découvre que Marianne le manipulait depuis le début pour le compte des gangsters. Dans un geste désespéré de liberté et de refus de la capture, Pierrot se peint le visage en bleu, attache des bâtons de dynamite à son corps et se fait exploser sur une plage, tandis que Marianne s’éloigne avec un autre homme.
“Pierrot le Fou” est une œuvre complexe et multi-dimensionnelle, riche en références culturelles, philosophiques et littéraires. C’est un film qui défie les conventions du récit cinématographique traditionnel, mélangeant drame, comédie, et critique sociale dans une esthétique vibrant de couleurs et d’innovations techniques. Ce film est à la fois un hommage à et une critique de la culture populaire, explorant les limites de la liberté individuelle dans une société consumériste.
Le film Pierrot le Fou est-il une histoire vraie ?
Non, “Pierrot le Fou” n’est pas basé sur une histoire vraie. C’est une œuvre de fiction réalisée par Jean-Luc Godard, largement inspirée par le roman “Obsession” de Lionel White, mais avec de nombreuses libertés artistiques prises par Godard tant au niveau de l’histoire que du style.
Le film est emblématique de la Nouvelle Vague française, un mouvement cinématographique connu pour son approche expérimentale du cinéma, qui privilégie l’innovation stylistique, la narration non linéaire, et les thèmes existentiels. Le choix de Godard pour les personnages, l’intrigue et la mise en scène reflète davantage une exploration artistique et philosophique qu’une tentative de raconter une histoire vraie.
Pourquoi Pierrot le fou ?
Le titre “Pierrot le Fou” fait référence au personnage principal du film, Ferdinand Griffon, interprété par Jean-Paul Belmondo. Dans le film, le personnage de Marianne, joué par Anna Karina, surnomme affectueusement Ferdinand “Pierrot”. Ce surnom est inspiré du personnage traditionnel de Pierrot, qui est souvent représenté comme un clown triste ou un personnage naïf et rêveur dans la comédie italienne et la culture populaire française.
Le terme “fou” dans le titre reflète le parcours chaotique et les décisions impulsives de Ferdinand tout au long du film, qui l’entraînent dans une spirale de violence et d’aventure. Sa tentative de fuir sa vie monotone et bourgeoise pour une existence plus authentique et libre, bien que romantique, est marquée par des choix irréfléchis qui le conduisent finalement à une fin tragique.
Le choix de ce titre souligne ainsi la dualité du personnage, tiraillé entre ses aspirations romantiques et la dure réalité, et met en évidence le thème central du film qui explore la quête de liberté, l’identité, l’amour et la folie. “Pierrot le Fou” devient alors une métaphore de la condition humaine, exprimant à la fois l’innocence et la mélancolie, ainsi que la recherche éperdue d’un idéal souvent inaccessible.
Où a été tourné le film Pierrot le fou ?
Le film “Pierrot le Fou” a été tourné en partie sur l’île de Porquerolles, ce qui contribue à l’ambiance distinctive et aux décors pittoresques du film.
Où voir le film Pierrot le Fou
Le film Pierrot le Fou est disponible sur les principales plateformes VOD comme Amazon Video.
Est-ce que le film Pierrot le Fou est sur Netflix ?
Non, Pierrot le Fou n’est pas disponible sur Netflix en France.
Pierrot le Fou : les différences entre le film et le livre
Pour comparer le film “Pierrot le Fou” de Jean-Luc Godard et le roman “Obsession” de Lionel White, sur lequel le film est librement basé, il faut d’abord noter que Godard a pris d’importantes libertés artistiques dans l’adaptation, modifiant à la fois l’intrigue et les personnages pour servir sa vision et ses thèmes. Voici un tableau qui résume quelques-unes des différences clés :
Aspect | Livre | Film |
---|---|---|
Intrigue | Le roman est un thriller noir centré sur un homme qui s’enfuit avec une femme rencontrée récemment, après avoir découvert qu’elle est impliquée dans un crime. | Le film suit Ferdinand, un homme désillusionné, qui fuit sa vie bourgeoise avec Marianne, une ancienne connaissance, et se retrouve entraîné dans une aventure criminelle et existentielle. |
Personnages | Les personnages du roman sont typiques du genre noir, avec des motivations et des développements axés principalement sur l’intrigue criminelle. | Les personnages de Godard sont plus complexes et symboliques, souvent utilisés pour explorer des thèmes philosophiques et critiques de la société. |
Style | “Obsession” suit la tradition du roman noir, avec une narration centrée sur l’intrigue et une tension constante. | “Pierrot le Fou” est emblématique de la Nouvelle Vague, avec une structure narrative non linéaire, des digressions philosophiques, et une forte utilisation de la couleur et de la composition visuelle. |
Thèmes | Le roman explore les thèmes classiques du roman noir comme le crime, la trahison et la fuite. | Le film aborde des questions plus larges telles que la liberté, l’ennui, l’aliénation de la société moderne, et l’amour, en plus des éléments de thriller. |
Fin | Les romans noirs ont généralement des fins sombres et ironiques, mais généralement plus ancrées dans les conséquences des actions des personnages dans le cadre de l’intrigue criminelle. | La fin du film est ouverte, symbolique et tragique, avec une forte charge émotionnelle et philosophique, reflétant les thèmes de l’œuvre entière. |
Il est important de noter que, bien que basé sur le roman “Obsession”, Godard a transformé l’histoire de manière significative pour créer “Pierrot le Fou”. L’adaptation n’est donc pas directe et le film doit être vu comme une œuvre à part entière, reflétant les préoccupations et le style unique de Godard.
Les avis sur le film Pierrot le Fou
Les avis sur “Pierrot le Fou” de Jean-Luc Godard sont très partagés, reflétant la nature polarisante du film. Certains spectateurs trouvent le film difficile à suivre en raison de son intrigue décousue, de sa narration complexe et de ses éléments pseudo-philosophiques, qualifiant le film de visuellement peu attrayant et de pénible à suivre. D’autres critiques vont plus loin en qualifiant le film d’escroquerie cinématographique, pointant du doigt l’approche de Godard qu’ils considèrent comme un “je-m’en-foutisme” artistique, exprimant leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de cohérence ou de substance.
En revanche, d’autres critiques et cinéphiles défendent ardemment le film, mettant en avant le rôle majeur joué par le chef opérateur Raoul Coutard et la musique de Serge Rezvani. Le film est loué pour son utilisation exceptionnelle de la couleur et pour la liberté de son ton. L’importance de la littérature et de la poésie dans le film est également soulignée, avec de nombreuses références culturelles enrichissant le récit.
Une analyse plus positive souligne que “Pierrot le Fou” représente une conclusion marquante de la première période artistique de Godard, qualifiée de très féconde. Le film est décrit comme une œuvre à la fois solaire et pessimiste, drôle et grave, rendant indispensable sa vision pour comprendre le cinéma de Godard. La structure générale du film est reconnue comme celle d’un polar, ou plus spécifiquement d’un road-movie, mais Godard y intègre des éléments personnels, transformant l’histoire en une exploration d’une histoire d’amour impossible qui se termine tragiquement.
Il est clair que “Pierrot le Fou” est un film qui divise, certains y voyant une œuvre d’art complexe et significative, tandis que d’autres le considèrent comme une expérimentation prétentieuse. Cette dichotomie reflète souvent la réception des films de Godard en général, où l’expérimentation formelle et la densité thématique peuvent autant séduire que repousser.